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L' antiquité à Aurillac

Le temple d'Aron à Aurillac

Fanum d'Aron, Aurillac (Cantal). Les premières photographies au début des fouilles
Fanum d'Aron, Aurillac (Cantal). Les premières photographies au début des fouilles

Ce sanctuaire gallo-romain a été découvert sur le territoire de la commune d’Aurillac en 1977, appuyé sur la colline de Belbex, très excentré au sud-ouest du bourg abbatial du haut-Moyen Âge.

Son originalité réside dans sa forme : un emboitement de deux polygones à 16 pans, l’un délimitant une cella presque ronde autour de laquelle une galerie constitue le 2e polygone. Elle permettait aux pèlerins de circuler autour de leurs dieux mais l’accès à la pièce centrale où devait se tenir la statue du dieu, que la fouille n’a pas découvert, était réservée aux prêtres, illustrant bien les pratiques religieuses celtiques.

Ici s’arrête les propriétés gauloises de l’édifice car ce temple, qui aurait fonctionné pendant les 1er et 2e siècles après J.C., se caractérise par une monumentalité empruntée aux Romains. Les vestiges conservés sont typiques de l’architecture romaine : une maçonnerie de blocage parementée sur leurs deux faces en petits moellons à assise réglée, très solide et durable, taillée dans le calcaire du bassin d’Aurillac, dans la trachy andésite des coulées volcaniques proches, ce devait donner un effet bicolore blanc et noir.

La tour centrale (la cella) devait approcher les 20m de haut pour un diamètre de 8,50m. elle devait être coiffée d’une toiture en tuiles rouges (tegulae et imbrices) dont la fouille a mis au jour de nombreux fragments ainsi que leurs éléments de décoration, acrotères et antéfixes. Le déambulatoire, d’une largeur de 3,25m, s’appuyait d’une part sur la cella, et d’autre part était soutenu par 16 colonnes, une à chaque rupture de pan du polygone, bien représentatives du style corinthien avec leurs chapiteaux à feuilles d’acanthes et leur fûts a tambours cannelés. Sur le site il n’en reste que les bases. Une allée gravillonnée entourait le temple.

Des fragments d’entablement, de tambours et de chapiteaux, sont conservés au musée d’art et d’archéologie d’Aurillac. La partie supérieure des chapiteaux portent des fleurons ornés de têtes décoratives qui émergent du feuillage : visages de Gaulois portant un torque autour de cou, faune aux oreilles pointues, une méduse ailée et une tête radiée (sorte de diadème) interprétée comme étant Apollon.

Mais du mur d’enceinte du temple il n’en reste aucun vestige, ni de l’accès que l’on suppose à l’est, tous détruits par les travaux d’aménagement de la zone d’activités de l’Escudilier. La fouille n’a pas pu identifier la divinité des lieux.

Les vestiges ont été classés au titre des monuments historiques en 1980.

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Essais de restitution du fanum d'Aron - Aurillac (dessin : J.P. Usse)
Essais de restitution du fanum d'Aron - Aurillac (dessin : J.P. Usse)