Les souterrains du Cantal
LES MYSTÉRIEUX SOUTERRAINS DU CANTAL
Ces souterrains médiévaux ont fait l’objet d’un
patient recensement et d’une étude minutieuse menés par les auteurs depuis plus
de quarante ans. Il en résulte ce document qui nous entraîne à explorer les
cavités comme si nous participions nous-mêmes à cette aventure, au cœur du
sous-sol cantalien.
Les particularités de ces cavités anthropiques nous sont révélées tout au long de ses pages. Elles comptent parmi les très rares vestiges médiévaux que les populations paysannes nous ont transmis depuis plus de huit siècles. Les auteurs nous en livrent quelques secrets : creusement, aménagements complexes, fonctions… (ci-joint un extrait du livre en PDF)
40 ans de recherches archéologiques au sujet des souterrains du Cantal
Ce sont des cavités creusées dans la roche par l’homme. Elles se distinguent des galeries de mine, par leur faible développement et les aménagements complexes : salles, silos, escaliers, portes, placards, niches, etc… Elles ne comportent pas de boisage des galeries.
"Médiévales", car les objets qu'on y découvre appartiennent principalement au Moyen Âge du 11e au 14e siècle.
Aucune trace connue dans les archives du Cantal. Quelques informations sur le sujet glanées par les érudits locaux du 19e siècle et de la première moitié du 20e siècle signalent ces cavités. Baignés de littérature romantique, ces auteurs les associaient systématiquement aux châteaux, que reliaient entre eux, sur des distances énormes, ces souterrains. Malheureusement ces hypothèses n’ont jamais pu être vérifiées à cause de l’éboulement des galeries qui n’étaient plus entretenues ; maintenant ainsi le mystère. Ces publications nous ont permis de débuter nos recherches.
Par la suite, les découvertes fortuites, lors de travaux d’urbanisme ou ruraux, ainsi que les témoignages des habitants et de curieux, nous ont conduit à étudier plus d’une cinquantaine de souterrains médiévaux dans le Cantal.
Les caractéristiques communes de la plupart des souterrains sont : depuis une maison, un boyau assez étroit s’enfonce dans le sous-sol par un escalier, donnant accès à une grande galerie, qui dessert une ou plusieurs salles. La galerie est équipée bien souvent de niches, placard, silo et de conduits verticaux (cheminée d’aération ?). Elle se termine par un drain, qui débouche à flanc de talus. Ces souterrains se développent à quelques mètres de profondeur (2 à 5 m en moyenne) sous une maison ou un hameau et leur parcours ne dépasse pas 50 à 60 mètres de distance et non des kilomètres, d’un château à l’autre, comme les différentes légendes et les croyances populaires à ce sujet, l’affirment encore de nos jours.
Si leur période d’utilisation ne génère plus de doute, leur utilisation n’est pas clairement définie et nous laisse bien perplexe. Beaucoup d’interrogations demeurent à leur sujet : ils constituent encore de nos jours une énigme.
Les souterrain sont bien représentés dans le sud-ouest du Cantal, notamment en raison d’un habitat plus dense, qui fait l’objet de nombreux travaux agricoles et urbain. Cette partie du département comporte un sous-sol, par sa nature géologique « fragile » vis-à-vis des terrassements, vecteur de découvertes fortuites. Ce travail qui s'effectue à partir d'Aurillac, avec un réseau d’informateurs plus présent sur cette région, influence le nombre de découvertes à l’échelle du département.
Les souterrains sont principalement implantés sur les plateaux ou interfluves. Ils sont quasiment absents des fonds de vallées inondables.
Bien qu’il n’y ait pas d’architecture type ou de formes strictement similaires parmi les souterrains du Cantal, nous pouvons distinguer trois plans différents.
Une forme simple, à savoir une galerie annulaire autour d’un pilier central : nous les appelons « annulaires ».
À l’opposé, un réseau complexe de galeries et boyaux rectilignes desservant ou pas des salles et silos : ils sont désignés « ramifiés ».
Certains souterrains se composent de plusieurs salles reliées entre elles par des boyaux : nous les appelons « cubiculaires ».
Bibliographie
Rassinot (Annie) et Usse (Jean-Philippe), "les mystérieux souterrains du Cantal", édition de la Flandonnière, 2018.
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