L'Antiquité dans le bassin d’Aurillac
L’occupation humaine du bassin d’Aurillac à l’époque gallo-romaine, n’a laissé que quelques témoignages d’importance très inégale, mis au jour lors de travaux agricoles et d’aménagements urbains depuis le 19e siècle. Si pendant la fin de ce siècle, les découvertes n’ont concerné que des objets collectés (tessons de poteries, d’amphores, urnes funéraires etc.) lors de ramassages dans les labours, au 20e siècle et au début du 21e des structures d’habitat et lieux de culte se sont révélées.
Ces découvertes ont permis d’identifier un possible vicus ou petite agglomération secondaire gallo-romaine à Arpajon-sur-Cère. L’abondance du matériel céramique mis au jour dans les jardins, les rues de ce bourg (sigillées et terre cuites blanches de l’allier, stèle représentant Mercure en bas-relief), et la découverte en 1988 d’un sarcophage paléochrétien (voir la rubrique « Sarcophages ») dans un environnement de vestiges de murs gallo-romains, viennent étayer cette hypothèse. Une voie antique a également été identifiée (2016) lors de sondages archéologiques à l’est du bourg en direction de Carbonnat.
Sur le territoire de la commune d’Aurillac, l’importante découverte en 1977 du fanum polygonal d’Aron (voir la rubrique « Aurillac - Antiquité ») a créé l’évènement. Puis d’autres structures bâtie sont apparue : dans la rue du 139e RI en 1989 et plus récemment à Escanis (2023). Ces murs indiquent la présence d’un habitat (villa) ou de bâtiment agricole.
Des bourgs comme ceux de Naucelle et de Saint-Simon pourrait être à l’origine d’anciennes villas devenues sièges de nouvelles paroisses.
Au sud du bassin d’Aurillac, un programme de recherche a mis en évidence une exploitation du minerai d’or présent dans les couches superficielles de terre et des filons de quartz. Leur extraction se fait par dépilage en fosse, par la technique de lavage de la terre dans des canaux et par orpaillage à la batée
Recherche des anciennes aurières de la Châtaigneraie (Sud-Aurillac, Cantal) - 2018.
Responsable E. Hubert.
Dans le cadre de l’inventaire des ressources minières du territoire français le BRGM a réalisé l’étude géologique de la Châtaigneraie (Sud-ouest Cantal), au cours des années 1980. C’est à cette occasion que sont découvert un ensemble de sites miniers à ciel ouvert répartis sur plusieurs communes (Prunet, Lacapelle-del-Fraisse, Lafeuillade-en-Vézie, Labesserette, Leucamps, etc…). Ces vestiges sont identifiés comme étant d’anciennes exploitations d’or et/ou d’étain de l’époque gauloise.
Plus
tard, dans les années 2000, Philippe Abraham, archéologue minier et chercheur
associé au laboratoire TRACES-UMR 5608 CNRS, fait un premier état des lieux et
constate alors qu’une partie des vestiges a été arasée par des travaux
agricoles.
Ce travail est entrepris par Elodie Hubert (doctorante) dont le thème d’étude est : « Les mines d’or et d’étain du sud du Massif central à la Protohistoire : approche technique et socio-économique » (laboratoire TRACES UMR 5608 du CNRS, université de Toulouse Jean Jaurès).
En 2018 une opération de sondage archéologique a été réalisée sur une mine à ciel ouvert supposée pour l’exploitation de l’or. Le sondage, d’une durée de 15 jours a permis de dégager la moitié sud de la plus petite fosse située en tête du chantier minier, qui se compose de deux fosses accolées et alignées. Le filon exploité par les mineurs a été retrouvé ainsi que des témoignages de son débitage (traces d’abattages à l’outil de type pointerolle et encoches à boisage taillées dans le schiste, etc…).
En 2020
Le Lidar, conduit en 2019 (voir ci-dessous, a révélé la présence sur la commune de Lafeuillade-en-Vézie, de structure en canaux parallèles, typiques d’une exploitation de l’or en surface. Ces vestiges on fait l’objet d’un sondage archéologique cet automne 2020, pratiqué sur toute la largeur d’un des canaux.
Ce travail à mis en évidence une technique particulière d’exploitation de l’or, par lavage à l’eau de la terre de surface dans des tranchées de faible profondeur, creusées dans le sens de la pente, sur plusieurs centaines de mètres. Les paillettes d’or, contenues dans la terre, s’accumulent au fond du canal dans les creux de la roche et sont ainsi recueillies.
Le comblement de la fosse est principalement composé de déblais miniers stériles, meubles, secs et aérés, avec des inclusions de plaques de schistes en quantité et en taille parfois importante. En raison de la faible emprise du sondage, aucune structures liées au traitement du minerai (ateliers minéralurgiques et/ou métallurgiques) n’a pu être reconnu.